- déhaler
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déhalerv. tr. MAR Déplacer (un navire) au moyen de ses amarres.|| v. Pron. Navire qui se déhale.⇒DÉHALER, verbe trans.A.— MAR. Déplacer (un navire) en halant sur les amarres; spéc. déplacer un navire vers le dehors ou en dehors d'un port, hors d'une position dangereuse :• Cependant, si l'ordre donné par l'Amiral de porter immédiatement une ancre à jet (ainsi s'appellent les ancres légères destinées à être jetées avec des embarcations...) sur l'arrière du navire avait été exécuté, on aurait peut-être pu déhaler la Santa Maria de sa fâcheuse position.J.-B. CHARCOT, Christophe Colomb vu par un marin, 1928, p. 170.— P. métaph. [Dans un tableau représentant une descente de croix] La Vierge n'a plus sa place aux pieds de son Fils. Elle tombe à la renverse, les yeux fermés. Le cadavre divin de tout son poids tire et s'arrache à ces deux gabiers là-haut sur la vergue patibulaire qui le retiennent par le bras et le déhalent cran à cran (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 213).— Emploi pronom. à valeur passive. [Le suj. désigne un navire ou ses occupants] ,,S'éloigner d'une position dangereuse`` (GRUSS, 1952).Rem. Le subst. correspondant est déhalage. Action de déhaler, de se déhaler. Indemnités diverses de « marée de déhalage » (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 207).B.— Au fig. et p. métaph.1. Tirer d'embarras, d'une mauvaise posture. Les guides arrachèrent de l'arête le couple en perdition (...). [Ils] déhalèrent à bout de bras, tel un ballot, le chevalier du Matterhorn (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 237).2. Région. (Canada)a) ,,Tirer`` (DIONNE 1909). ,,Déhaler une jambe enfoncée dans la neige, dans la boue`` (DIONNE 1909).b) Se déhaler. ,,Se tirer d'embarras. Il se déhale joliment dans son nouvel emploi`` (BÉL. 1957).Rem. On rencontre ds la docum. un emploi pronom. réfl., au sens de « se traîner péniblement » (cf. Lar. 19e et GUÉRIN 1892).Prononc. :[deale] ds les dict. les plus mod. (Pt ROB., Lar. Lang. fr., mais aussi DG); [deale] ds BARBEAU-RODHE 1930. Pour FÉR. 1768 et LITTRÉ, h est aspiré; FÉR. à cause de cette prononc. rejette l'orth. deshaler. Homon. déhâler (si on admet [
] post.). Étymol. et Hist. 1529 (PARMENTIER, Journal ds JAL). Dér. de haler; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :7.
déhaler [deale] v. tr.ÉTYM. 1529; de 1. dé-, et 1. haler.❖♦ Techn. (navigation). Déplacer (un navire) au moyen de ses amarres. || Déhaler un navire hors d'une passe.1 Il y eut un raclement et l'étrave de l'embarcation se souleva avant de s'immobiliser. Les hommes sautèrent dans le déferlement et entreprirent de déhaler la chaloupe hors de portée de la marée montante.M. Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, p. 235.——————se déhaler v. pron.1 S'éloigner, se retirer d'une position dangereuse, en parlant d'un navire.2 Après, ils amenèrent des embarcations pour mouiller des ancres, essayer de se déhaler, en réunissant toutes leurs forces sur des amarres — une rude manœuvre qui dura dix heures d'affilée (…)Loti, Pêcheur d'Islande, I, XII, p. 129.❖DÉR. Déhalage.
Encyclopédie Universelle. 2012.